Une lutte efficace contre le réchauffement climatique et contre la détérioration planétaire des milieux naturels et du cadre de vie, nécessite de nouvelles méthodes et la maîtrise de nouveaux outils à haute complexité. Aujourd’hui, nos processus de conception, de construction et de production, grâce au BIM et à la digitalisation, rencontrent là une opportunité de mutation et d'utilisabilité nouvelle.
En premier lieu, l'IA et les algorithmes offrent des perspectives inédites au sein de cette mutation contrainte. En second lieu, depuis Alan Turing et les cybernéticiens, les scientifiques ont compris que les organisations vivantes étaient, elles aussi, structurées matériellement par l'information et que cette dernière était régie par des lois mathématiques. En outre, le vivant accumule de l'information au sein des écosystèmes, des lignées phylogéniques, des organismes individuels, des structures génétiques. Les informations constituent une "noosphère naturelle". Cette entité immatérielle est pilotée vertueusement, par les rencontres fortuites, et structurée par l'action des algorithmes naturels.
Le vivant constitue ainsi à la fois une ressource à protéger, un modèle pour la gestion des phénomènes complexes et une source d’inspiration pour la capture, le traitement, le stockage ou la production de l’information.
Le potentiel d'évolution du BIM et du digital dans la construction peut aujourd'hui s'inscrire dans ce contexte de meilleure connaissance des phénomènes liés à cette information qui formate les organisations vivantes et leurs processus d'évolution.
En plaçant le traitement de l’information au coeur du processus de projet, en s'inspirant des organisations naturelles et en ouvrant largement la porte à l'algorithmie et à l'IA, il devient possible de faire accéder le BIM à un degré supérieur de complexité. C’est ainsi que, à l’instar de cette approche qui s’appuie sur les données et le vivant, le jumeau numérique s’efforce lui aussi d’être le miroir du vivant en développant une dimension dynamique de la gestion des informations.
En outre, les formes renouvelées de biomimétisme, portées par la prise en compte profonde de la complexité, qu’elle soit naturelle ou artificielle, permettent de jeter un éclairage nouveau sur les pratiques du BIM ; c'est là l'opportunité de se préparer à de nouveaux usages de cette approche et à la création de nouvelles cultures Bionumériques.
C’est sous cet angle transdisciplinaire, à l'articulation du biologique et du numérique, qu’EDUBIM se propose d’aborder le BIM pour son édition 2025.
Cette édition d’EduBIM inclut les thématiques suivantes (sans y être restreinte) :
• BIM et biomimétisme
• BIM et pratiques computationnelles : design génératif, optimisation, intelligence artificielle, data-driven design, BIM et sciences des données, BIM et mega données ;
• BIM et collaboration, BIM et interopérabilité, dictionnaires de données, open source ;
• BIM et durabilité : efficacité énergétique, empreinte carbone, Analyse du Cycle de Vie, économie circulaire ;
• BIM, échelles urbaines et territoriales, CIM et SIG ;
• BIM et exploitation maintenance, jumeau numérique, IoT et HBIM ;
• BIM, fabrication et construction, BIM sur chantier, robotique, automatisation et préfabrication.
• BIM et nouvelles organisations, maturités du BIM, nouvelles compétences et nouveaux rôles, nouvelles pratiques de projet ;
• BIM et culture, créativité computationnelle, dimensions historiques et politiques ;
• BIM et développement des entreprises, du point de vue de la sociologie des métiers ;
• BIM et enseignement de nouveaux outils et de leurs contextes d'usage ;
• BIM et conditions et processus d'innovation, l'évolution du Business Model ;
• BIM et lean management, les processus métiers, la modélisation de nouveaux processus métiers, les processus et technologies BIM ;
• BIM et le développement des compétences, le pilotage de projets incluant une approche BIM ;
• BIM et modélisation cognitive.